jeudi 23 juin 2016

ROSE, le premier magazine Web du Féminin Sacré



ROSE, le tout premier magazine Web sur le féminin sacré. Lancé sur l’initiative de Lise Côté, auteur canadienne et enseignante du féminin sacré.

Par ce portail, elle souhaite interpeller la part de féminin au coeur de chaque femme et de chaque homme et qu’il soit l’écho de la voix de la Déesse. C’est un portail,  rassembleur et unificateur, afin qu’il puisse rejoindre un large public, les femmes et les hommes de la francophonie. ROSE est un projet innovateur de co-création. 

Puisse ROSE vous inviter à déployer votre plus belle nature féminine sacrée et à reconquérir vos pouvoirs féminins en harmonie avec vos pouvoirs masculins. Semons tous ensemble les graines de sagesse, d’amour et de paix pour un monde nouveau, inspiré et éclairé. 

ROSEwebzine

La tente rouge (La fille de Jacob) - Anita Diamant

Prologue

Nous avons perdu contact depuis si longtemps ! Mon nom ne vous dit rien. Mon souvenir est poussière.  Ce n'est pas votre faute, ni la mienne. La chaîne reliant mères et filles s'étant rompue, la transmission de la saga familiale incomba alors aux seuls hommes. [...]
Il y avait beaucoup plus à dire. Si l'on m'avait interrogée, j'aurais commencé par raconter l'histoire de mes parents. C'est le seul début possible. Pour comprendre une femme, il faut d'abord l'interroger sur sa mère, puis écouter attentivement. Si elle vous parle de nourriture, cela indique de très bons rapports. De mélancoliques silences témoignent de problèmes non réglés. Plus une fille connaît de détails sur la vie de sa mère et les décrits ouvertement, sans geindre, plus elle est forte.
Bien entendu, dans mon cas, c'est plus compliqué : j'avais quatre mères. Chacune d'elles me grondait, me sermonnait ou m'aimait pour un trait de caractère différent. D'elles, j'ai hérité des qualités et des craintes distinctes. Léa m'a donné le jour et sa superbe arrogance. Rachel m'a montré où placer les briques de la sage-femme et comment me coiffer. Zilpa m'a appris à réfléchir.
Bilha m'écoutait. Aucune de mes quatre mères n'assaisonnait son ragoût de la même façon. Aucune ne parlait à mon père sur le même ton – et inversement. Sachez aussi que mes mères étaient soeurs, les filles que Laban avait eues de diverses épouses, bien qu'il ne reconnût jamais
Zilpa et Bilha. Cela lui aurait coûté deux autres dots. Or, mon grand-père était un affreux avare. Comme toutes les soeurs qui vivent ensemble et partagent le même mari, ma mère et mes tantes avaient tissé entre elles des liens serrés de fidélité et de rancune. Elles échangeaient des secrets tels des bracelets, et ces secrets m'étaient confiés, à moi, la seule fille survivante. Elles me racontaient des choses que j'étais trop jeune pour entendre. Tenant mon visage entre leurs mains, elles me faisaient jurer que je n'oublierai rien.
Mes mères étaient fières de donner autant de fils à mon père, cela prouvait leur valeur. Mais, sous la tente des femmes, la naissance d'un garçon après l'autre n'était pas une source de joie sans mélange. Mon père se vantait de sa bruyante tribu et ses femmes aimaient mes frères, mais elles avaient aussi envie d'une fille. Dans l'intimité, elles se plaignaient de la semence par trop virile de Jacob.
Les filles allégeaient les tâches de leurs mères. Elles aidaient à tisser, à moudre le grain et à surveiller les très jeunes garçons qui pissaient dans les coins de la tente, même si on le leur avait interdit une centaine de fois.
Les femmes voulaient aussi des filles pour en faire les gardiennes de leurs souvenirs. Une fois sevrés, les garçons n'entendaient plus les histoires de leur mère. Ce fut donc à moi qu'échut ce rôle. Ma mère et mes tantes-mamans me racontèrent d'innombrables anecdotes de leurs vies.
Qu'elles fussent en train de bercer un bébé, cuisiner, filer ou tisser, elles m'en remplissaient les oreilles. Dans l'ombre rutilante de la tente rouge, la tente des menstrues, elles me passaient les doigts dans les cheveux, me contaient les frasques de leur jeunesse et la saga de leurs accouchements. Leurs histoires étaient semblables à des offrandes d'espoir et de courage faites à la Reine du Ciel, à la différence que ces dons n'étaient pas destinés à un dieu ou à une déesse, mais à moi. Je continue à sentir l'amour que mes mères me portaient. Je l'ai toujours apprécié. Il me nourrissait, me maintenait en vie. Même après notre séparation, et même maintenant, si longtemps après leur mort, son souvenir me réconforte.
J'ai transmis les histoires de mes mères à la génération suivante, mais celles de ma vie m'étaient interdites. Ce silence m'a presque tuée. Cependant, je ne suis pas morte. J'ai vécu assez longtemps pour que le souvenir d'autres événements remplisse mes jours et mes nuits. J'ai vu des bébés ouvrir les yeux sur un monde nouveau. J'ai trouvé des raisons de rire et de me réjouir. J'étais aimée.
Et maintenant vous venez à moi, femmes aux mains et aux pieds aussi doux que ceux d'une reine, avec plus de marmites qu'il ne vous en faut pour cuisiner, aux accouchements si peu dangereux, à la langue si déliée. Vous espérez que des mots combleront le grand silence qui nous a englouties, moi, mes mères et mes grands-mères.
J'aurais aimé vous en dire plus sur mes aïeules. Beaucoup de choses, hélas ! Ont été oubliées. Se souvenir semble donc être une tâche sacrée.
Merci d'être venues. Je vais vous confier toutes mes expériences, tous mes secrets, afin que vous puissiez quitter cette tente rassasiées, fortifiées. Bénis soient vos yeux. Bénis soient vos enfants.
Béni soit le sol qui vous porte. Mon cœur est une louche qui déborde d'eau douce.

Une version poche est rééditée depuis le 8 janvier 2016.








Pacha Illariy : L'aube d'une nouvelle ère


Voici une vidéo inspirée des valeurs fondamentales issues de la sagesse des anciens, elle vient nous rappeler que notre but ultime est d'étendre l'amour à l'infini.

À travers des rites, danses, chants et sons multicolores qui émergent de la Nature, s'échangent les connaissances qui naissent de la conscience du cœur.

Les peuples des quatre points cardinaux nous invitent à revenir à la Source, aux vraies valeurs, que les ancêtres nous ont laissées sous multiples formes.

Et cette phrase du film, rayonnante d'évidence comme un rappel urgent du retour à l'Essentiel:

"Au-delà de l'argent, il y a un devoir sacré:
celui de vivre notre existence avec amour, les uns pour les autres"

"Puisse l'amour qui nous unit ici s'étendre à l'infini,
toucher le cœur de tous les êtres de la Terre."

"Puissent tous les êtres dans tous les mondes être heureux"



Pour plus d'information : Pacha Illariy


Song For The Sacred Elements – Chenoa Egawa & Alex Turtle

"Nous présentons cette chanson en reconnaissance aux éléments qui nous donnent la vie, et à tous les peuples du monde qui travaillent ensemble pour unir, d'honneur et d'élever nos voix, des chansons et des prières au nom de notre belle Terre Mère."
Chenoa Egawa & Alex Turtle

Les femmes ont l’âme sauvage

"La Grande Femme", la "nuestra Senora", "Notre Dame", le "Cœur Immaculé", la Mère compatissante.. ils sont nombreux les noms donnés de par le monde à la Vierge Marie.

Pour Clarissa Pinkola-Estés, c'est Notre Dame de la Guadeloupe, la Vierge apparue aux XVIe siècle au petit Juan Diego, l'enfant aztèque qui en reçoit l’emprunte dans sa modeste cape de berger, devenue une figure emblématique du Mexique.

Mais derrière l'immense ferveur populaire nous apparaît l'autre visage de "le Mère" toute-puissante, la Grande Mère que nous, les humains, cherchons "depuis que nous sommes sortis de la brume", et qui, à travers les siècles, nous relie aux déesses-mères fondatrices.

A l'image du Cœur Immaculé qui ne connaît ni faiblesse  ni passivité devant l'injustice, l'auteur appelle à libérer en chacun de nous la "femme puissante", la guerrière protectrice de la VIe qui inspire nos plus hautes actions de compassion.

Entrelacs d'anecdotes, d'histoires émouvantes et de poèmes, ce texte plein d'amour et ancré dans une foi profonde n'en révèle pas moins une connaissance aiguë de la nature humaine.


Disponible en livre de poche.

Terre des femmes

Je vous invite à découvrir le livre Terres de femmes: Initiatrices, guérisseuses, prêtresses, mères, épouses, filles, sœurs… les femmes sont les gardiennes du principe féminin si malmené depuis des siècles. À travers une trentaine d’articles, des femmes nous racontent leur histoire et leur façon de concevoir et de vivre le féminin.



Poème

Il existe une Terre.
Une terre de femmes.
Elle est si vaste, si grande qu’un tour du monde ne suffirait pas !
Quand nos mains y dansent dans cette terre argileuse, nous y rencontrons des mots, des soupirs, des silences, des révoltes, des pardons, des gestes tendres.
Quand nos cœurs s’y relient, nous y entendons des espoirs, des lumières qui dansent, des rêves, des partages, des passages.
Quand nos âmes y chantent, nous savons qu’il existe à présent des havres pour chacune, qu’il est possible ensemble de semer et récolter le féminin en chemin.
Alors je t’invite Toi à écouter les mots de chacune, à tendre ta main, à enserrer les femmes, la femme que nous sommes, que tu es : bienvenue à Toi.

Yaël Catherinet-Buk



Ont participé à cette ouvrage collectif:Yaël Catherinet-Buk, Diane Bellego, Danièle Flamembaum, Nathanaëlle Bouhier-Charles, Karine Nivon, Muriel Bonnet del Valle, Emmanuelle Batifol, Ingrid van den Peereboom, Gabriella Cairo, Laurence Motte, Laetitia Rueda Hernández, Martine Wallez, Aurore Nerrinck, Katia Avelino, Nathalie Malenica, Patricia Sibel, Katia Bougchiche, Marion Derveaux, France Guénette, Marie-Hélène Joudiou, Muriel Plantier, Anne-Rose Baudin, Valeria Ferrante, Véronique Dieudé, Karen Cayuela, Karine Clavier, Diane Gilliot, Sabina Vital, Jacqueline Riquez, Marion Rebérat, Marleen Bernard.

Disponible sur Regard et Voir ou Amazon,chapitre;com, priceminister Fnac...

La couverture est de Lucie Yonnet. voir son site : Lucie Yonnet

Le chant des arbres Blog de Yael Catherinet-Buk

MARCHER SUR LE CHEMIN SACRE DE LA FEMME BISON-BLANC

Les enseignement d’une femme-médecine arc-en-ciel - Brooke Medicine Eagle

«Ces quarante dernières années, Brooke a sillonné l’Amérique du Nord pour transmettre les traditions ancestrales amérindiennes. Héritière passionnée de la Femme Bison Blanc, elle franchit l’océan à plus de 70 ans pour nous faire partager son savoir. Brooke nous honore de la sagesse que lui confère son expérience pour notre plus grand bien ».
Claire Jozan-Meisel

Gardienne de la Terre, visionnaire, enseignante, poète et psychologue, Brooke Medicine Eagle a grandi dans une réserve Crow du Montana. Elle retrace dans ce livre son développement spirituel, depuis ses premiers pas sur son chemin de médecine jusqu’à son travail actuel qui fait d’elle l’une des enseignantes amérindiennes les plus respectées aujourd’hui. Elle nous révèle des traditions passionnantes comme la Roue de Médecine, la guérison par des rituels, le temps du rêve, et la moon lodge – la hutte de lunaison, où les femmes se retirent et ont leurs visions.

On trouvera dans cet ouvrage de très nombreux exercices tirés de l’expérience personnelle de Brooke, que chacun/chacune pourra explorer et intégrer à son rythme et suivant ses besoins pour suivre, à son tour et avec ses propres caractéristiques, le chemin d’évolution de conscience auquel nous sommes tous conviés. Les puissants outils qui nous sont offerts ici intègrent la sagesse ancienne à l’expérience contemporaine, car la Femme Bison Blanc appelle tous les guerriers spirituels à trouver leur véritable place dans la danse de la vie.

« Un tissage foisonnant d’histoires personnelles et de cérémonies, par une véritable visionnaire, une enseignante authentique dans sa Marche sur Terre. À partir de nombreux enseignements amérindiens, Brooke parle ici du Chemin de Médecine Arc-en-Ciel – où chacun est bienvenu pour cheminer tous ensemble, côte à côte. C’est un honneur de lire ce livre. ».

Grand-mère Twylah Nitsch, co-auteur avec Jamie Sams  
La Prophétie de la Pierre Médecine.

Gardiens de la Terre

Le voyage initiatique d'une famille à la recherche d'une nouvelle perspective sur le monde, à travers la rencontre avec « les Gardiens de la Terre ». Australie, Amérique, Afrique... : ce couple et leurs enfants vont parcourir pas moins de 6 continents, sur une durée totale de 5 ans.

Ce film a pour vocation d'éveiller les consciences, il nous tend un miroir, c'est une réflexion sur notre monde civilisé. Plus qu'un simple documentaire, il nous entraîne dans un voyage intérieur. C'est à la fois un appel à nous réveiller et un espoir pour l'avenir.

La légende des papillons !

Comment les papillons apprirent à voler ( Légende amérindienne ).

Quand la Terre était jeune, aucun papillon ne volait ça et là dans les airs et n'illuminait les jours de printemps et d'été de leurs ailes portant les couleurs de l'arc-en-ciel. Il y avait des reptiles, qui furent les ancêtres des papillons, mais ils ne savaient pas voler ; ils ne savaient que ramper par terre. Ces reptiles étaient magnifiques, mais le plus souvent les humains, lorsqu'ils se déplaçaient, ne baissaient pas les yeux vers la terre, aussi ne voyaient-ils pas leur beauté.

En ces temps-là, vivait une jeune femme qui s'appelait Fleur de Printemps et qui était une joie pour tous ceux qui la connaissaient. Elle avait toujours le sourire et un mot gentil à la bouche, et ses mains étaient semblables au printemps le plus frais pour ceux qui étaient atteints de fièvre ou de brûlures. Elle posait ses mains sur eux et la fièvre aussitôt quittait leur corps. Quand elle atteignit l'âge adulte, son pouvoir devint encore plus fort et, grâce à la vision qu'elle avait reçue, elle devint capable de guérir les gens de la plupart des maladies qui existaient alors. Dans sa vision, d'étranges et belles créatures volantes étaient venues à elle et lui avaient donné le pouvoir de l'arc-en-ciel qu'ils portaient avec eux. Chaque couleur de l'arc-en-ciel avait un pouvoir particulier de guérison que ces êtres volants lui révélèrent. Ils lui dirent que pendant sa vie elle serait capable de guérir et qu'au moment de sa mort elle libérerait dans les airs des pouvoirs de guérison qui resteraient pour toujours avec les hommes. Dans sa vision, il lui fut donné un nom : Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel.

Tandis qu'elle avançait en âge, Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel continuait son travail de guérisseuse et dispensait sa gentillesse à tous ceux qu'elle rencontrait. Elle rencontra aussi un homme, un voyant, et elle le prit pour mari. Ils eurent ensemble deux enfants et les élevèrent pour qu'ils soient forts, sains et heureux. Les deux enfants avaient aussi certains pouvoirs de leurs parents et eux-mêmes devinrent plus tard des guérisseurs et des voyants. Tandis qu'elle vieillissait, le pouvoir de Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel grandit encore et tous ceux qui vivaient dans les environs de la région où elle habitait vinrent à elle avec leurs malades, lui demandant d'essayer de les guérir. Elle aidait ceux qu'elle pouvait aider. Mais l'effort de laisser passer en elle tout le pouvoir finit par l'épuiser et un jour elle sut que le moment de remplir la seconde partie de sa vision approchait. Tout au long de sa vie, elle avait remarqué que des reptiles magnifiquement colorés venaient toujours près d'elle quand elle s'asseyait par terre. Ils venaient contre sa main et essayaient de se frotter contre elle. Parfois l'un deux rampait le long de son bras et se mettait près de son oreille.

Un jour qu'elle se reposait, un de ces reptiles vint jusqu'à son oreille. Elle lui parla, lui demandant si elle pourrait faire quelque chose pour lui, car elle avait remarqué que lui et ses frères et soeurs lui avaient toujours rendu service. "Ma soeur, dit Celui qui rampait, mon peuple a toujours été là pendant que tu guérissais, t'assistant grâce aux couleurs de l'arc-en-ciel que nous portons sur le corps. A présent que tu vas passer au monde de l'esprit, nous ne savons comment continuer à apporter aux hommes la guérison de ces couleurs. Nous sommes liés à la terre et les gens regardent trop rarement par terre pour pouvoir nous voir. Il nous semble que si nous pouvions voler, les hommes nous remarqueraient et souriraient des belles couleurs qu'ils verraient. Nous pourrions voler autour de ceux qui auraient besoin d'être guéris et laisserions les pouvoirs de nos couleurs leur donner la guérison qu'ils peuvent accepter. Peux-tu nous aider à voler ?" Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel promit d'essayer. Elle parla de cette conversation à son mari et lui demanda si des messages pourraient lui venir dans ses rêves.

Le matin suivant il se réveilla, excité par le rêve qu'il avait fait. Quand il toucha doucement Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel pour le lui raconter, elle ne répondit pas. Il s'assit pour la regarder de plus près et il vit que sa femme était passée au monde des esprits pendant la nuit. Pendant qu'il priait pour son âme et faisait des préparatifs pour son enterrement, le rêve qu'il avait eu lui revint en mémoire et cela le réconforta. Quand le moment fut venu de porter Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel à la tombe où elle serait enterrée, il regarda sur sa couche et, l'attendant, se trouvait le reptile qu'il pensait y trouver. Il le ramassa avec précaution et l'emporta.

Tandis que l'on mettait le corps de sa femme en terre et qu'on s'apprêtait à le recouvrir, il entendit le reptile qui disait : "Mets-moi sur son épaule à présent. Quand la terre sera sur nous, mon corps aussi mourra, mais mon esprit se mêlera à l'esprit de celle qui fut ta femme, et ensemble nous sortirons de terre en volant. Alors nous retournerons vers ceux de mon peuple et leur apprendrons à voler de façon à ce que se poursuive le travail de ton épouse. Elle m'attend. Pose-moi à présent." L'homme fit ce que le reptile lui avait dit et l'enterrement se poursuivit. Quand tous les autres furent partis, l'homme resta en arrière quelques instants. Il regarda la tombe, se souvenant de l'amour qu'il avait vécu. Soudain, de la tombe sortit en volant une créature qui avait sur ses ailes toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Elle vola vers lui et se posa sur son épaule. "Ne sois pas triste, mon époux. A présent ma vision s'est totalement réalisée, et ceux que j'aiderai désormais à enseigner apporteront toujours aux autres la bonté du coeur, la guérison et le bonheur. Quand ton heure viendra de te transformer en esprit, je t'attendrai et te rejoindrai."

Quand l'homme changea de monde, quelques années plus tard, et fut enterré, ses enfants restèrent en arrière après que tous les autres s'en furent allés. Ils remarquèrent une de ces nouvelles créatures magnifiques qu'ils appelaient papillons, voletant près de la tombe. En quelques minutes un autre papillon d'égale beauté sorti en volant de la tombe de leur père, rejoignit celui qui attendait et, ensemble, ils volèrent vers le Nord, le lieu du renouveau. Depuis ce temps-là les papillons sont toujours avec les hommes, éclairant l'air et leur vie de leur beauté.

Si vous voulez que votre souhait se réalise, vous n'avez qu'à le souffler au papillon. N'ayant pas de voix, il ira porter votre souhait au ciel jusqu'au grand Manitou, où il sera exaucé.

NOTE : Les enseignements traditionnels des amérindiens passaient jadis par des légendes comme celle-la que les anciens du village racontaient autour du feu le soir de pleine lune. Les enfants adoraient les écouter.

Extrait de "La Roue de Medecine" de Sun et Wabun Bear

Un chamane dans la ville

Portrait croisé de deux chamanes suivi d’une interview de l’anthropologue Jérémy Narby

jeudi 16 juin 2016

Poème d'un Indian Elder



Je ne m'intéresse pas à la façon dont tu gagnes ta vie,
Je veux savoir à quoi tu aspires,
Et si tu oses rêver de réaliser le désir ardent de ton cœur.
Je ne m'intéresse pas à ton âge.
Je veux savoir, si pour la quête de l'amour et de tes rêves,
Pour l'aventure de te sentir vivre,
Tu prendras le risque d'être considéré comme fou.
Je ne m'intéresse pas aux astres qui croisent ta lune.
Je veux savoir si tu as touché le centre de ta propre souffrance,
Si les trahisons vécues t'ont ouvert,
Ou si tu t'es fané et renfermé par craintes de blessures ultérieures.
Je veux savoir si tu peux vivre avec la douleur, la tienne ou la mienne,
Sans t'agiter pour la cacher, l'amoindrir ou la fixer.
Je veux savoir si tu peux vivre avec la joie, la tienne ou la mienne,
Si tu oses danser, envahi par l'extase jusqu'au bout des doigts et des orteils
Sans être prudent ou réaliste et sans te souvenir des conventions du genre humain.
Je ne m'intéresse pas à la véracité de l'histoire que tu racontes.
Je veux savoir si tu es capable de décevoir quelqu'un pour rester fidèle à toi-même,
Si tu supportes l'accusation d'une trahison, sans pour autant devenir infidèle à ton âme.
Je veux savoir si tu sais faire confiance, et si tu es digne de confiance.
Je veux savoir si tu peux voir la beauté, même lors des jours sombres
Et si tu peux trouver la source de ta vie dans la présence de cette beauté.
Je veux savoir si tu peux vivre avec l'échec, le tien ou le mien,
Et malgré cela rester debout au bord du lac
Et crier: "Oui!" au disque argenté de la lune.
Je ne m'intéresse pas à l'endroit où tu vis ni à la quantité d'argent que tu as.
Je veux savoir si après une nuit de chagrin et de désespoir,
Tu peux te lever et faire ce qui est nécessaire pour les enfants.
Je ne m'intéresse pas à ce que tu es, ni comment tu es arrivé ici.
Je veux savoir si tu peux rester au centre du feu avec moi, sans reculer.
Je ne m'intéresse pas à ce que tu as étudié, ni où, ni avec qui.
Je veux savoir ce qui te soutient à l'intérieur, lorsque tout le reste s'écroule.
Je veux savoir si tu peux être seul avec toi-même,
Et si tu aimes véritablement la compagnie de tes moments vides.


Oriah Mountain Dreamer (an Indian Elder)

Message des Anciens Hopis



Vous êtes de ceux qui ont dit aux gens, « c'est la Onzième Heure ».

Maintenant vous devez retourner auprès des gens, et leur dire, «c'est l'Heure».

Voici les questions que nous devons contempler :

Où vis-tu?
Que fais-tu?
Quelles sont tes relations? Es-tu en relation juste?
Où es ton eau?

Connaissons notre jardin. Il est temps pour chacun de parler sa Vérité.
Créez votre communauté et soyez bons les uns avec les autres.
Et ne cherchez pas de leader hors de vous-même. Cela pourrait être un bon moment!

Il y a une rivière qui maintenant coule très vite. Elle est si grandiose et si douce que certains pourront en être effrayés. Ils essaieront de s'accrocher à la rive. Ils auront la sensation qu'on les arrache, et ils souffriront beaucoup. Sachez que la rivière a sa destination. Les Anciens disent que vous devez sauter de la rive, atteindre le centre de la rivière, garder vos yeux ouverts et maintenir vos têtes hors de l'eau. Regardez qui est là avec vous, et célébrez!

A ce moment de l'histoire, nous ne devons rien prendre

personnellement, car en dernier lieu vient nous- mêmes! Quand nous y parvenons, notre croissance et notre cheminement spirituel atteint un sommet.

Le temps du loup solitaire est révolu. Réunissez-vous!

Bannissez le mot lutte de votre attitude et de votre vocabulaire. Tout ce que nous faisons maintenant doit être fait de manière sacrée et en célébration.

Nous sommes ceux que nous attendions.

-Les Anciens Oraibi, Arizona Nation Hopi -

LA LÉGENDE DU 5ÈME RÊVE

Une légende raconte qu’au début des temps, le Grand Esprit dormait dans le Rien, le Noir Absolu. Il s’ennuyait beaucoup, Alors, il eut un rêve étonnant, il rêva son contraire. Le premier rêve fut donc la lumière. Et la lumière fut, en 1 milliardième de seconde.

Longtemps, longtemps la lumière chercha son accomplissement, son évolution, jusqu’à ce qu’elle trouve la transparence et l’arc en ciel. Et ce fut l’arc-en-ciel qui régna sur le monde pendant des millions d’années. Il était si beau.

Mais voilà qu’à son tour, l’arc-en-ciel s’emplit du désir de son contraire. Lui qui était si léger, fit le rêve d’être lourd. Et c’est ainsi que le deuxième rêve fut le caillou.

Le caillou lui aussi chercha longtemps son accomplissement, son évolution et il le trouva dans les pierres précieuses, le diamant, le cristal, et ce fut le cristal qui régna à son tour sur le monde pendant des millions d’années. Mais lui aussi se mit à rêver de son opposé.

Lui qui était si solennel, si droit, si dur, si tranchant, il rêva la tendresse, la souplesse, la fragilité́, le brin d’herbe.

Et le troisième rêve fut la fleur. Elle aussi chercha longtemps son accomplissement et ce fut l’arbre qui régna sur le monde pendant des millions d’années, 

Et à son tour, l’arbre fit un rêve. Lui, qui était si ancré à la terre, avec ses racines si profondément enfoncées dans le sol, il rêva de la parcourir librement ;

Le quatrième rêve fut donc le ver-de-terre. La quatrième route.
A son tour, le ver de terre chercha son accomplissement, son évolution à travers le monde animal,  du porc-épic à l’aigle, du puma au serpent à sonnette. Longtemps, il tâtonna.

Et puis un beau jour, dans une immense éclaboussure…apparut le dauphin.

Et là, toutes les bêtes de la terre reconnurent en lui leur accomplissement.

C’est alors que les dauphins régnèrent sur le monde.

Et l’univers entier aurait bien juré que le jeu cosmique allait s’arrêter là, vu que les dauphins semblent être les mammifères les plus intelligents et joyeux de la planète, et qu’ils passent leur temps à se rire des grands requins blancs et à faire l’amour au milieu des tempêtes, Que pourrait il se faire de mieux entre la terre et le ciel ?

Seulement voilà…Les dauphins à leur tour n’ont pu s’empêcher de rêver.

Eux qui avaient retrouvé le lien, ils révèrent de s’en détacher, ils créèrent l’être séparé́ et nous sommes apparus, nous les hommes. Car nous sommes le cinquième rêve, en marche vers le cinquième accomplissement.

Nous avons commencé par asservir tous les rêves précédents, la lumière, les cristaux, les plantes et les animaux. Vers quel but nous nous dirigeons dans l’inconnu ?

Cela, la légende ne le dit pas, mais elle nous donne quelques indices. L’accomplissement de l’humanité́ sera la résultante de tout ce que les humains peuvent rêver. Si dans le noir, il y a la lumière, si dans un caillou, il y a un cristal, si dans un brin d’herbe se cache un séquoia et si un ver de terre se transforme en dauphin… Quel peut être l’accomplissement de l’Homme ?

A quoi ressemblera l’être humain du troisième millénaire ? Il suffit peut-être de porter la plus grande attention à nos rêves.

Source : WE ARE OCEAN.