vendredi 11 mars 2016

La tribu Dukka en Mongolie

Si les descendants des anciennes légendes existent vraiment parmi nous aujourd'hui, ce sont eux, la tribu des Dukha. Malgré les obstacles, les nomades de Mongolie sont des gens qui vivent encore dans une réelle proximité avec les animaux sauvages avec une certaine sagesse, un lien spirituel et une connection avec tous les animaux, ils ont gardés le sens de la guérison et du bien-être perdu par notre civilisation.

Ce peuple sage de la taïga mongole, ne dominent pas leurs paysages surnaturels habitées par des rennes, des ours, des chevaux, des aigles et des loups. Ils reproduisent les rennes et ne les tuent pas pour la viande à moins qu'ils ne deviennent inutile à d'autres fins. Ils les montent dans les forêts enneigées pour chasser des petits animaux pour se nourrir et recueillir du bois qu'ils peuvent vendre dans les villages voisins pour des fournitures de base ou faire avec de l'artisanat pour les touristes.

Etre Chasseur l'Aigle en Mongolie est une vieille tradition qui est transmise de génération en génération, mais très peu de gens méritent encore ce titre ainsi que d'apprivoiser des aigles et de les utiliser pour la chasse des petits animaux, tels que les renards et les marmottes. C'est non seulement un titre pour eux, mais un mode de vie.







Photographies d'Hamid Sardar-Afkhami 

The Huron Carol

Cette version réalisée par Heather Dale, et chanté en Wendats (Hurons), français et anglais. Le "Huron Carol" est un hymne de Noël, écrit en 1643 par Jean de Brébeuf, un missionnaire chrétien à Sainte-Marie parmi les Hurons au Canada. Brébeuf a écrit les paroles dans la langue maternelle du peuple Huron / wendat; titre Huron originale de la chanson est "Jesous Ahatonhia" ( "Jésus, il est né"). la mélodie de la chanson est une chanson folklorique française traditionnelle.

Grandmother Drum - Awakening the Global Heart

jeudi 10 mars 2016

Aurore boréale

Magnifique photo d'aurore boréale prise par Marja-Terttu Karlsson, la photographe qui a pris cette incroyable photo. Il s’agit sans aucun doute d’une forme de loup s’étirant à travers le ciel, la plupart des gens considèrent cette formation comme ayant une signification spirituelle. 


Sarcelle, le chant qui enlève la peur...

"Te’wayahkerondih ayiatsih", le chant qui enlève la peur...

La Nature Parle


Prenons responsabilité la terre ne nous appartiens pas, elle nous est prêtée comme espace de vie et nous nourri, le temps d'une vie. L'Homme a besoin de la Nature. La Nature n'a pas besoin de l'Homme.

Nicolas Hulot, Sophie Marceau, Julia Roberts, Harrison Ford, Kevin Spacey, Edward Norton, Penélope Cruz, Robert Redford, Ian Somerhalder et Lupita Nyong'o ont rassemblé leurs forces pour donner une voix à la nature. Regardez les films et agissez sur http://natureisspeaking.org







Chamanisme en Sibérie : Les esprits écoutent

Au début du XXIe siècle, il reste encore de rares chamanes traditionnels, reconnus par leur communauté et pratiquant toujours des rituels pour assurer leur rôle d’intermédiaire avec les esprits, malgré la féroce répression qui s’est exercée contre eux au cours de l’ère soviétique. Mais le chamanisme est aussi présent dans bien d’autres manifestations musicales où le chamane est absent : réapparition de rituels collectifs anciens, représentations sur une scène de théâtre ou groupes professionnels menant parfois des carrières internationales. C’est ce monde divers mais toujours imprégné des anciennes croyances que nous explique l'ethnomusicologie du chamanisme sibérien. 

Koryak Dance

Ils donnent envie de danser sous la neige!  Les Koryaks sont un peuple autochtone du Kamchatka Krai l'Extrême-Orient russe, qui habitent les îles de la mer de Béring ...


Chamanisme en Mongolie

Enkhtoya est chamane, depuis qu'elle a 13 ans. Elle est considérée comme l'une des plus puissante shaman dans le nord de la Mongolie. Le chamanisme prend ses convictions profondes du Tengerism - la religion indigène de la Mongolie pratiquée par Gengis Khan. Dans la vision du monde du Tengerism, on peut apprendre à survivre et prospérer dans le monde en étant responsable de ses actes, rendant grâces aux dieux, et de vivre en harmonie et en accord avec la nature.

LE MONDE CHAMANE


Etre élu des esprits qui vous apprennent à entrer en transe et à voler avec votre âme vers d’autres mondes, dans le ciel, ou à descendre par de périlleuses crevasses dans les terreurs des mondes souterrains ; être écorché vif, réduit à l’état de squelette (pour une société de chausseurs, les os sont le noyau même de la vie), puis reconstruit pour renaître ; acquérir le pouvoir d’affronter les esprits et de soigner leurs victimes, de tuer les ennemis et de sauver les siens de la maladie et de la faim. Voilà quelques traits propres aux religions chamanistes répandues un peu partout dans le monde.

Ce qui n‘empêche pas les chamanes de mener une vie ordinaire, de chasser, cuisiner, jardiner et faire le ménage comme les autres. Quand les chamanes parlent d’autres mondes, ils ne veulent pas dire que ces mondes n’ont aucun lien avec celui-ci. Au contraire, les autres mondes représentent la véritable nature des choses et les causes réelles, de ce qui se passe dans ce monde-ci. Cette division est largement partagée dans la communauté et nombre d’individus peuvent se retrouver chamanes à la mesure de leur intuition de cette réalité supérieure.

Les chamanes sont à la fois médecins, prêtres, travailleurs sociaux et mystiques. On les a traités de fous et persécutés tout au long de l’histoire ; on les a écartés dans les années 60 comme de purs produits « insipides » de l’imagination des anthropologues, et aujourd’hui ils sont tellement à la mode qu’ils inspirent autant le débat universitaire que le nom des groupes de rock.

Le mot chamane est une création des Evenk, un petit groupe sibérien de chasseurs et de gardiens de rennes parlant toungouse ; au début du XXè siècle, il s’appliquait déjà à toutes une catégorie d’hommes-médecins d’Amérique du Nord, et, de nos jours, certains adeptes du Nouvel Age appellent chamanes tous ceux qui, pensent-ils, sont en rapport avec les esprits. Il semblerait que l’âme du chamane sibérien soit à même d’en quitter le corps pour visiter d’autre lieux, particulièrement le monde supérieur, ou céleste, et le monde inférieur, ou souterrain. Cette capacité, dont la tradition existe dans certaines parties du monde et non dans d’autres, permet de parler de société et de cultures clairement chamanistes.

Une définition plus large inclura tout individu capable de contrôler sa transe et, en ce sens, les chamanes diffèrent des autres médiums que certains esprits possèdent et dominent comme et quand ils le choisissent. Or, même si le chaman entre en transe dans des conditions qu’il contrôle, sa « maîtrise » des esprits demeure extrêmement précaire ; Aussi, sont métier est-il considéré comme très dangereux au niveau psychique, car le chamane court toujours un risque de mort ou de folie.

Il n’existe pas de chamane sans société ni culture environnantes. Le chamanisme n’est pas une simple religion mais une forme pluriculturelle et de sensibilité et de pratique religieuses. Dans toutes les sociétés que nous connaissons à ce jour, les idées chamanistes ne forment généralement qu’une seule tendance au sein des doctrines qui font autorité dans les autres religions, idéologie set pratiques. Il devait autrefois exister des communautés purement chamanistes mais nous n’avons qu’une vague idée de la vie qu’on pouvait y mener. Dispersé, fragmenté, le chamanisme ne devrait peut-être pas être un « isme » : il n’a ni doctrine, ni église mondiale, ni texte sacré, ni prêtres faisant autorité pour décider du bien et du mal.

Cependant, on trouve d’étonnantes similitudes dans les idées et les pratiques chamanistes de sociétés aussi éloignées que l’Arctique, l’Amazonie et Bornéo. Nombre d’interprétations actuelles insistent sur le côté thérapeutique du chamanisme, mais ce n’en est là qu’un seul aspect. Le chamanisme est, entre autres, une religion de chasseurs contraints de prendre la vie pour vivre. La vision chamanique de l’équilibre cosmique est largement fondée sur l’idée de fournir une compensation aux animaux dont il faut se nourrir et dans de nombreuses sociétés, le chamane a pour tâche d’aller trouver le propriétaire de l’animal pour en négocier le prix avec lui.

Enfin, de nombreux mouvements du Nouvel Age se réclamant aujourd’hui du chamanisme, il importe de préciser que ce phénomène n’est intelligible – et que l’on ne peut en faire une expérience authentique – que dans le cadre de sociétés données, participant d’un univers « pré-moderne ». Il se peut que certaines idées des chamanes puissent venir enrichir notre vision « post-moderne » du monde, mais ces notions, extraites du contexte précis dans lequel elles ont surgi, n’ont plus grand-chose à voir avec le chamanisme proprement dit.

Otho Harmonie

La vision chamanique de la maladie mentale

(Source : SpiritScience, extrait de The Natural Medicine Guide to Schizophrenia, par Stephanie Marohn (incluant Malidoma Patrice Somé), pages 178-189, ou dans The Natural Medicine Guide to Bi-polar Disorder)

Famille Dagara. Image : Wikipédia
Dans la vision chamanique, la maladie mentale signale la « naissance d’un guérisseur », explique Malidoma Patrice Somé. De ce fait, les troubles mentaux sont des situations spirituelles critiques, des crises spirituelles, et doivent être considérés comme tels pour aider le guérisseur à naître.

Ce que l’Occident voit comme une maladie mentale, le peuple Dagara (en Afrique de l’Ouest, Dagaaba en anglais) le voit comme « des bonnes nouvelles de l’autre monde. » La personne traversant la crise a été choisie comme médium pour porter un message à la communauté, devant être communiqué du monde spirituel. « Les troubles mentaux, les troubles comportementaux de toutes sortes, signalent le fait que deux énergies incompatibles ont fusionné dans le même champ, » dit le Dr. Somé. Ces perturbations se produisent quand la personne n’est pas aidée pour faire face à la présence d’une énergie du monde spirituel.

Lorsque le Dr. Somé est venu la première fois aux États-Unis en 1980, pour ses études supérieures, l’une des premières choses qu’il a vue a été la manière dont le pays gérait la maladie mentale. Quand un étudiant qu’il connaissait avait été envoyé dans un hôpital psychiatrique pour « dépression nerveuse », le Dr. Somé était allé lui rendre visite.

« J’étais choqué. C’était la première fois que j’étais confronté directement à ce qu’on fait ici aux gens qui ont les mêmes symptômes que j’avais vus dans mon village. » Ce qui a frappé le Dr. Somé, c’était que de tels symptômes étaient perçus sous l’angle de la pathologie, avec l’idée qu’il faut stopper le trouble. C’était en opposition complète à la manière dont sa culture voyait une telle situation. Alors qu’il regardait les patients dans la salle austère, certains dans des camisoles de force, d’autres shootés aux médicaments, d’autres criants, il se disait, « C’est comme ça qu’on traite les guérisseurs naissants dans cette culture. Quelle perte ! Quel dommage qu’une personne finalement alignée avec une puissance de l’autre monde est ainsi gaspillée. »

Pour le dire autrement, d’une manière peut être plus compréhensible pour la mentalité occidentale, c’est que nous en Occident ne sommes pas formés à faire face aux phénomènes psychiques, au monde spirituel, et personne non plus ne nous apprend à reconnaître son existence. En réalité, les capacités psychiques sont dénigrées. Quand les énergies du monde spirituel émergent dans la psyché occidentale, l’individu est complètement démuni pour les intégrer ou même comprendre ce qu’il se passe. Le résultat peut être terrifiant. Sans un environnement adéquat, et une aide pour faire face à une percée d’un autre niveau de réalité, en fin de compte, la personne devient folle. De fortes doses de médicaments anti-psychotiques aggravent le problème et empêchent une intégration pouvant conduire à un développement de l’âme et une croissance de l’individu ayant reçu ces énergies.

Dans le service psychiatrique, le Dr Somé a vu beaucoup « d’êtres » qui traînaient autour des patients, des « entités » que la plupart des gens ne voient pas mais que les chamans et les médiums peuvent voir. « Elles provoquaient les crises chez ces personnes, » dit-il. Il lui apparut que ces êtres essayaient d’extraire les médicaments et leurs effets des corps des personnes avec qui les êtres voulaient fusionner, et ce faisant ils renforçaient la douleur des patients. « Les êtres agissaient presque comme une sorte d’excavateur dans le champ énergétique des personnes. Ils faisaient cela avec acharnement. Les personnes concernées se mettaient à crier et à hurler, » dit-il. Il ne pouvait pas rester dans cet endroit et dut partir.

Dans la tradition Dagara, la communauté aide la personne à concilier les énergies des deux mondes – « le monde spirituel avec lequel il ou elle est fusionné(e), et le village et la communauté. » Cette personne a la capacité d’agir comme un pont entre les mondes et aide les vivants en leur apportant les informations et les soins dont ils ont besoin. La crise spirituelle se termine donc par la naissance d’un nouveau guérisseur. « La relation entre l’autre monde et le notre est celle d’un parrainage, » explique le Dr. Somé. « Le plus souvent, la connaissance et les dons qui ressortent de ce genre de fusion sont une connaissance et des dons directement apportés par l’autre monde. »

Les êtres qui renforçaient la douleur des détenus de l’hôpital psychiatrique cherchaient en fait à fusionner avec les détenus pour faire passer des messages dans ce monde. Les personnes avec lesquelles ils voulaient fusionner ne recevaient pas d’aide pour apprendre comment faire un pont entre les mondes et les tentatives des êtres de fusionner étaient contrecarrées. Il en résultait la persistance du trouble initial de l’énergie et l’avortement de la naissance d’un guérisseur.

« La culture occidentale ignore constamment la naissance des guérisseurs, » affirme le Dr. Somé. « En conséquence, l’autre monde aura tendance à contacter de plus en plus de personnes pour essayer de capter l’attention. C’est plus dur pour eux. » Les êtres spirituels sont attirés par les personnes dont les sens n’ont pas été anesthésiés. « La sensibilité est très souvent une invitation,” note-t-il.

Ceux qui développent les soi-disant troubles mentaux sont ceux qui sont sensibles, ce que la culture occidentale définit comme de l’hypersensibilité. Les cultures indigènes ne le voient pas de cette manière et les personnes sensibles ne pensent donc pas qu’elles sont hypersensibles. En Occident, « c’est la surcharge de la culture dans laquelle ils sont qui les détruit, » observe le Dr. Somé. Le rythme effréné, le bombardement des sens, et l’énergie violente caractérisant la culture occidentale peuvent accabler les personnes sensibles.
Le Dr. Somé
Schizophrénie et énergie étrangère

Dans la schizophrénie, il y a une « réceptivité spéciale à un flux d’images et d’informations, qui ne peut pas être contrôlé, » déclare le Dr. Somé. « Quand cette sorte de déferlement arrive à un moment qui n’est pas choisi, et particulièrement quand il comporte des images effrayantes ou contradictoires, la personne se met à délirer. »

Dans cette situation, il est nécessaire d’abord de séparer l’énergie de la personne des énergies étrangères venant de l’extérieur, en utilisant la pratique chamanique (ce qu’on appelle un « balayage ») pour nettoyer ces dernières de l’aura de la personne. Avec le nettoyage du champ d’énergie, la personne ne capte plus le flot d’informations et donc n’a plus de raison d’être effrayée et troublée, explique le Dr. Somé.

Il est alors possible d’aider la personne à s’aligner avec l’énergie de l’esprit qui tente de se manifester depuis son monde, et de donner naissance à un guérisseur. Le blocage de cette manifestation est ce qui crée les problèmes. « L’énergie d’un guérisseur est une énergie à haute tension, » observe-t-il. « Quand elle est bloquée, elle brûle la personne. C’est comme un court-circuit. Les fusibles sautent. C’est pourquoi ça peut faire très peur, et je comprends pourquoi cette culture préfère enfermer ces gens. Ils crient et hurlent, et on les met dans une camisole de force. C’est un triste tableau. » Encore une fois, l’approche chamanique consiste à travailler sur l’alignement des énergies pour qu’il y ait aucun blocage, que les « fusibles » ne sautent pas, et que la personne puisse devenir le guérisseur qu’elle est destinée à être.

Cependant, il convient de noter à ce stade que tous les êtres spirituels qui entrent dans le champ énergétique d’une personne ne sont pas là à des fins de guérison. Il y a aussi des énergies négatives, qui sont des présences indésirables dans l’aura. Dans ces cas-là, l’approche chamanique consiste à les retirer de l’aura, plutôt que de travailler à s’aligner avec des énergies discordantes.

Alex : Fou aux États-Unis, guérisseur en Afrique

Pour mettre à l’épreuve sa croyance que la vision chamanique de la maladie mentale est vraie dans le monde occidental comme dans les cultures indigènes, le Dr. Somé a ramené un patient avec lui en Afrique, dans son village. « J’ai voulu savoir, par curiosité, s’il est véritablement universel que la maladie mentale soit liée à un alignement avec un esprit d’un autre monde, » dit le Dr. Somé.

Alex était un américain de 18 ans qui avait vécu une crise psychotique à 14 ans. Il avait des hallucinations, était suicidaire, et traversait des cycles dangereux de dépression grave. Il était dans un hôpital psychiatrique et avait reçu quantités de médicaments, mais aucun ne l’aidait. « Les parents avaient tout essayé – sans succès, » dit le Dr. Somé. « Ils ne savaient pas quoi faire d’autre. »

Avec leur permission, le Dr. Somé a ramené leur fils en Afrique. « Après huit mois ici, Alex était pratiquement normal, » rapporte le Dr. Somé. « Il pouvait même participer aux soins donnés par des guérisseurs; en restant avec eux toute la journée à les aider, les assistant dans ce qu’ils faisaient avec leurs patients… Il a passé quatre ans environ dans mon village. » Alex est resté par choix, et pas pour être soigné plus longtemps. Il se sentait « bien plus en sécurité dans le village qu’en Amérique. »

Pour aligner son énergie avec l’être du monde spirituel, Alex a effectué un rituel chamanique à cette intention, bien qu’il était légèrement différent de celui utilisé chez les Dagara. « Il n’est pas né dans le village, donc il fallait quelque chose d’autre. Mais le résultat a été similaire, même si le rituel n’était pas exactement le même, » explique le Dr. Somé. Le fait que l’alignement de l’énergie permit à Alex de guérir démontra au Dr. Somé que le lien entre les autres êtres et la maladie mentale est bien universel.

Après le rituel, Alex commença à partager des messages que l’esprit avait pour ce monde. Malheureusement, les personnes à qui il parlait ne comprenaient pas l’anglais (Dr. Somé n’était pas là à ce moment-là). Toute cette expérience a fini par conduire Alex dans une université, où il étudie la psychologie. Il est retourné aux États-Unis quatre ans plus tard car il s’était « rendu compte qu’il avait fait tout ce qu’il devait faire, et qu’il pouvait aller de l’avant dans sa vie. »

Aux dernières nouvelles, Alex est à Harvard en psychologie. Personne n’aurait pensé qu’il aurait pu terminer ses études de premier cycle, et encore moins avoir un diplôme d’études supérieures.

Le Dr. Somé résuma ce que la maladie mentale d’Alex indiquait : « Il demandait de l’aide. C’était un appel d’urgence. Sa tâche et son destin était d’être guérisseur. Il disait que personne n’y portait attention. »

Après avoir constaté l’efficacité de l’approche chamanique sur Alex, le Dr. Somé conclut que les êtres spirituels sont tout aussi problématiques en Occident que dans sa communauté en Afrique. « La réponse à cette question pourrait se trouver ici, au lieu de devoir faire tout le chemin pour la trouver à l’étranger. Il pourrait y avoir un moyen de dépasser toute l’expérience de la pathologie, pour avoir la possibilité de former le rituel approprié pour aider les gens. »

Le désir de connexion spirituelle

Voir le site de Stephanie Marohn
Un point commun que le Dr Somé a remarqué dans les troubles « mentaux » en Occident est « une énergie ancestrale très ancienne qui a été placée en stase, et qui finalement émerge dans la personne. » Il faut alors la retracer, remonter dans le temps pour découvrir quel est cet esprit. Dans la majorité des cas, l’esprit est lié à la nature, surtout aux montagnes ou aux grands cours d’eau, dit-il.

Dans le cas des montagnes, pour donner un exemple illustrant le phénomène, « c’est l’esprit de la montagne qui marche à côté de la personne et qui, en conséquence, crée une distorsion spatio-temporelle qui affecte la personne prise à l’intérieur. » Il est alors nécessaire d’avoir une fusion ou un alignement des deux énergies, « pour que la personne et l’esprit de la montagne ne fassent plus qu’un. » Encore une fois, le chaman réalise un rituel spécifique pour obtenir cet alignement.

Le Dr. Somé croit qu’il est souvent confronté à cette situation aux États-Unis car « la majeure partie du tissu de ce pays est constituée de l’énergie de la machine, et il en résulte une déconnexion et une rupture d’avec le passé. Vous pouvez fuir le passé, mais vous ne pouvez pas vous cacher. » L’esprit ancestral du monde naturel nous rend visite. « Ce n’est pas tant la volonté de l’esprit mais la volonté de la personne, » dit-il. « L’esprit voit en nous une aspiration à quelque chose de grand, quelque chose qui donne du sens à notre vie, et donc l’esprit répond à cela. »

Cet appel, que nous faisons sans même le savoir, reflète un « désir puissant d’une connexion profonde, une connexion qui transcende la matérialisme et la possession des choses, et qui pousse vers une dimension cosmique tangible. Ce désir est en grande partie inconscient, mais pour les esprits, il n’y a pas de différence entre le conscient ou l’inconscient. » Ils répondent aux deux.

Dans le rituel pour fusionner l’énergie de la montagne et l’énergie humaine, ceux qui reçoivent « l’énergie de la montagne » sont conduits dans une zone de montagnes de leur choix, où ils ramassent une pierre qui leur parle. Ils ramènent la pierre pour le reste du rituel et la gardent comme compagnon; certains la portent même sur eux. « La présence de la pierre fait beaucoup pour régler la faculté de perception de la personne, » note le Dr. Somé. « Ils reçoivent toutes sortes d’informations qu’ils peuvent utiliser, c’est donc comme s’ils obtenaient des indications tangibles, venant de l’autre monde, sur la manière de vivre leur vie. »

Quand c’est l’ »énergie d’une rivière », ceux qui sont appelés vont voir la rivière et, après avoir parlé à l’esprit de la rivière, trouvent une pierre dans l’eau qu’ils ramènent pour le même genre de rituel qu’avec l’esprit de la montagne.

“Les gens pensent que quelque chose d’extraordinaire doit être fait dans une situation extraordinaire telle que celle-ci, » dit-il. Ce n’est généralement pas le cas. Parfois, c’est aussi simple que de porter une pierre.

L’approche du rituel sacré pour la maladie mentale

L’une des choses qu’un chaman peut apporter au monde occidental est de permettre aux gens de redécouvrir le rituel, qui fait si cruellement défaut. « L’abandon du rituel peut être dévastateur. Du point de vue spirituel, le rituel est inévitable et nécessaire si l’on veut vivre, » écrit le Dr. Somé dans Ritual: Power, Healing, and Community. « De dire que le rituel est nécessaire dans le monde industrialisé est un euphémisme. Sans cela, nous avons vu dans mon propre peuple qu’il est probablement impossible de vivre une vie saine. »

Le Dr. Somé ne pensait pas que les rituels de son village traditionnel pouvaient être simplement transférés en Occident, et donc dans le cadre de son travail chamanique, il a conçu des rituels qui correspondent aux différents besoins de cette culture. Bien que le rituel change selon l’individu ou le groupe impliqué, il perçoit que certains rituels sont en général nécessaires.

L’un d’eux consiste à aider la personne à découvrir que sa détresse vient du fait qu’elle est « appelée par des êtres de l’autre monde qui veulent s’allier avec elle pour effectuer un travail de guérison. » Le rituel permet de résoudre cette détresse et de répondre à cet appel.

Un autre rituel dont nous avons besoin est celui de l’initiation. Dans les cultures indigènes du monde entier, les jeunes sont initiés au monde des adultes quand ils atteignent un certain âge. L’absence d’une telle initiation en Occident explique en partie la crise dans laquelle les gens sont ici, dit le Dr. Somé. Il encourage les communautés à réunir « les idées créatives des gens qui ont eu ce genre d’expérience, pour former une sorte de rituel alternatif qui puisse au moins réduire ce genre de crise.»

Un autre rituel qui répond souvent aux besoins des personnes qui viennent demander son aide, consiste à faire un feu de joie, et de brûler tous les « éléments symboliques des problèmes que l’on porte à l’intérieur (…) Ce peut être des problèmes de colère et de frustration contre un ancêtre qui a tué des gens, était esclavagiste, ou quoi que ce soit, un héritage avec lequel doivent vivre les descendants », explique-t-il. « Si ces choses sont perçues comme bloquantes pour l’imagination humaine, le but de la vie de la personne, ou même qu’elles enferment dans une vision négative sur la vie, alors il est logique de réfléchir à comment transformer ce blocage pour en faire un chemin vers quelque chose de plus créatif et de plus épanouissant ».

L’exemple des problèmes avec les ancêtres se retrouve dans les rituels conçus par le Dr Somé, révélant un grave dysfonctionnement dans la société occidentale et dans le processus menant à « l’illumination ». Ce sont des rituels ancestraux, et le dysfonctionnement qu’ils visent est notre attitude, le fait de « tourner le dos » massivement aux ancêtres. Certains des esprits qui tentent de se manifester, comme nous l’avons dit, peuvent être des « ancêtres qui veulent fusionner avec un descendant parce qu’ils souhaitent guérir ce qu’ils n’étaient pas en mesure de faire dans leur corps physique. »

« Quand la relation entre les vivants et les morts n’est en équilibre, c’est le chaos », dit-il. « Les Dagara croient que si un tel déséquilibre existe, il est du devoir des vivants de guérir leurs ancêtres. Si ces ancêtres ne sont pas guéris, leur énergie malade va hanter les âmes et les psychés de ceux qui ont pour responsabilité de les aider. » Les rituels se concentrent sur la guérison de la relation avec nos ancêtres, portant à la fois sur les problèmes particuliers d’un ancêtre individuel, et les problèmes culturels plus généraux que renferme notre passé. Le Dr. Somé a vu des guérisons extraordinaires se produire lors de ces rituels.

Adopter l’approche du rituel sacré pour la maladie mentale, plutôt que de considérer la personne comme un cas pathologique, donne à la personne affectée — mais aussi à la communauté dans son ensemble — l’occasion de regarder les choses de ce point de vue, ce qui conduit à « une pléthore d’opportunités et d’initiatives de rituels qui peuvent être extrêmement bénéfiques pour toutes les personnes présentes, » déclare le Dr Somé.

La vision chamanique de la maladie mentale

Honor Song of the Mi'kmaq

"Ceci est une chanson qui m'a été inspirée alors que je jeûnais pour mon peuple. Le message dans cette chanson est pour que tous les gens puissent travailler ensemble et s'aider les uns les autres à la façon dont notre créateur voudrait que nous soyons des êtres humains ici sur Terre Mère, et  comme enfants de notre créateur nous devons toujours avoir du respect les uns pour les autres. Alors joignez-les mains et honorer la vie que vous avez avec dignité parce que vous êtes une partie du travail des créateurs. Montrez au monde que l'amour et le pardon peut apporter la paix mondiale. " 

~ George Paul

Le chamanisme



Olivier Chambon et Liliane van der Velde expliquent en quoi consiste le chamanisme, et quelles conséquences il peut avoir sur notre esprit, notre corps, et dans notre approche de la nature et de la vie.


Le chamanisme avec Corine Sombrun.  Après avoir été pianiste-compositeur puis reporter, elle est aujourd’hui écrivaine-voyageuse, chamane. Elle a suivit l’enseignement des techniques de transe en Mongolie et collaborée avec des scientifiques. Elle est à l'origine du premier protocole de recherche sur la transe chamanique mongole étudié par les neurosciences et vient de publier « Les esprits de la Steppe » chez Albin Michel.


Chamanisme et Neuroscience.  Corine Sombrun devenu chamane et la seule personne de ce genre à avoir travaillé avec deux centres de recherche en neurologie. les découvertes qui y ont été faites vont à l'encontre d'un modèle réductionniste de la conscience.